16 septembre : Journée internationale pour la préservation de la couche d'ozone

Le protocole de Montréal

L’appauvrissement de la couche d’ozone par les chlorofluorocarbones (CFC) et d’autres substances a été l’un des problèmes environnementaux les plus pressants des années 1980. La Journée internationale pour la protection de la couche d’ozone commémore la signature du protocole de Montréal le 16 septembre 1987. L’accord est entré en vigueur en janvier 1989. Les États signataires se sont engagés à réduire et, à terme, à éliminer les émissions de produits chimiques contenant du chlore et du brome qui détruisent l’ozone dans la stratosphère. Le protocole de Montréal a été ratifié par tous les États. Lors des conférences annuelles des parties, celles-ci discutent de l’avancement des mesures convenues et du développement futur du protocole de Montréal.

La mise en œuvre du protocole de Montréal à l’échelle mondiale est considérée comme un succès. Les mesures de l’ozone et les données satellitaires montrent que le déclin de l’ozone a été stoppé et que la densité d’ozone a de nouveau tendance à augmenter depuis le début du millénaire, bien que de fortes fluctuations annuelles soient observées. Celles-ci sont dues au fait qu’il reste encore trop de CFC dans l’atmosphère, ce qui peut entraîner de faibles niveaux d’ozone certaines années. On ne s’attend pas à retrouver une densité d’ozone comme dans les années 1960 avant la seconde moitié de ce siècle au plus tôt, car la régénération de la couche d’ozone est lente en raison de la longue durée de vie des CFC.

35 ans du protocole de Montréal : malgré la mise en œuvre réussie des mesures, la couche d’ozone ne devrait pas se reconstituer avant le milieu du siècle, car des niveaux élevés de CFC sont encore présents dans l’atmosphère aujourd’hui.

Illustration de la concentration d’ozone au-dessus de l’Antarctique, août 2022 © NASA Ozone Watch.

Le défi du changement climatique : l’amendement de Kigali

Le protocole de Montréal a lancé l’élimination progressive de la production et de l’utilisation des CFC à l’échelle mondiale. Aujourd’hui, l’élimination progressive des CFC et de leurs successeurs, les hydrochlorofluorocarbures (HCFC), est largement achevée. Cependant, les hydrocarbures partiellement fluorés (HFC) introduits en remplacement contribuent de manière significative au changement climatique en raison de leur potentiel élevé de réchauffement planétaire. Ils sont, entre autres, encore utilisés aujourd’hui comme fluides frigorigènes dans les techniques de climatisation et de réfrigération.

En réponse à la forte augmentation de la consommation de HFC en tant que substituts des CFC, ceux-ci ont été inclus comme nouveau groupe de substances dans le Protocole de Montréal lors de la 28e Conférence des Parties à Kigali en 2016. D’ici 2047, leur quantité doit être réduite à 15-20% des niveaux de référence. On estime que la mise en œuvre intégrale de l’amendement de Kigali permettra d’éviter 0,2°C-0,4°C de réchauffement climatique supplémentaire d’ici la fin du siècle.

Le défi est de taille : une étude récente de la Climate and Clean Air Coalition sur les impacts de l’utilisation des HFC dans les pays de l’article 5 illustre l’importance de l’amendement de Kigali : si aucune mesure n’est prise, les émissions devraient doubler, passant de 1 001 Mt CO2eq en 2020 à 2 367 Mt CO2eq en 2032 et jusqu’à 4 853 Mt CO2eq en 2050. En revanche, la mise en œuvre stricte des programmes de Kigali permettrait de réduire la consommation à 319 Mt CO2eq d’ici à 2050. L’étude part du principe que 56,4 % de la consommation de HFC a lieu dans le secteur de la réfrigération. Cependant, l’étude est critique quant à la réalisation des objectifs pour de nombreux pays si des mesures strictes ne sont pas prises immédiatement pour réduire la consommation de HFC.

L’avenir appartient aux réfrigérants naturels

Des alternatives à l’utilisation des HFC, respectueuses de l’environnement et du climat, existent déjà. Des solutions techniques éprouvées sont disponibles dans tous les domaines d’application importants. Les réfrigérants naturels tels que l’ammoniac, l’eau, le CO2 et les hydrocarbures ont un faible potentiel de réchauffement planétaire et peuvent être utilisés comme substituts des HFC. Les unités et systèmes utilisant ces réfrigérants ont fait leurs preuves dans la pratique et se caractérisent par une efficacité énergétique comparable ou supérieure à celle des unités et systèmes HFC. Le marché continue d’évoluer. Le Protocole de Montréal, avec ses systèmes de contrôle et de financement bien établis, est un instrument efficace pour mettre en œuvre des mesures climatiques, comme l’a montré le succès de la protection de la couche d’ozone.

Pour promouvoir le passage aux fluides frigorigènes naturels dans le petit commerce alimentaire en Europe, le projet RefNat4LIFE, financé par l’UE, réunit des exploitants d’installations et des représentants du secteur de la réfrigération et de la climatisation. Un large éventail d’informations et d’offres de formation gratuites soutient les exploitants d’installations et les entreprises spécialisées dans leur décision d’utiliser des réfrigérants naturels.

Vous trouverez de plus amples informations sur le projet RefNat4LIFE et sur nos cours en ligne gratuits, nos exemples pratiques et nos bases de données de cours de formation à l’adresse suivante www.refnat4life.eu.